Deuxième proposition de projet esquissée dans le cadre d’une candidature à Montbéliard au sein du laboratoire Chrono Environnement.
Les sphaignes et les tourbières, habitats pour l’entomofaune
L’équipe (principalement Philippe Binet) travaille aussi sur les sphaignes (principale végétation des tourbières). La tourbière de Frasne (et sa station de recherche) constitue le site d’étude. Les tourbières jouent un rôle primordial dans le changement climatique (piège carbone)1 et sont un écosystème particulièrement fragile23. Voici quelques points que je pourrai développer :
- P1 : Dans l’entomofaune des tourbières, quelles sont les espèces d’insectes bénéfiques (ou nuisibles) aux sphaignes ? Nous pourrons analyser le régime alimentaire, et globalement l’utilisation des sphaignes par les insectes.
- P2 : Comment ces espèces répondent au changement global dans ce type d’écosystème ? Nous chercherons à savoir si le climat (la température et l’humidité) et le débit d’eau (qui peut être vu comme un facteur global ou local) par exemple, sont explicatifs de la dynamique et de la structure des communautés d’insectes.
- P3 : Ces espèces sont-elles indicatrices de la santé des sphaignes ? Autrement dit pourrons-nous trouver des corrélations entre la dynamique et la composition des communautés d’insectes, et la santé de la tourbière ?
- P4 : Quel est le rôle les facteurs paysagers (espaces boisés, prairies pâturées attenantes, taille de la tourbière…) dans la dynamique des populations d’insectes ? Certains éléments du paysage pourraient favoriser ou défavoriser des espèces, par exemple en constituant des refuges ou des corridors pour des espèces à faible dispersion.
Le travail sera principalement constitué d’études de terrain à Frasne (collectes, piégeages, relevés), d’identifications et analyses au laboratoire, et de modélisation. J’utiliserai les méthodes de statistiques inférentielles dont j’ai une bonne expérience, et des méthodes innovantes que je souhaite explorer. Ce projet apportera des données intéressantes sur le fonctionnement de l’écosystème des tourbières, sa relation au paysage et complétera les études existantes23 sur ce milieu. Ici aussi, j’ai toutes les compétences nécessaires (développement des questions scientifiques, méthodologie, terrain et laboratoire, modélisation) pour mener à bien ce projet et pourrais également m’appuyer sur les compétences de l’équipe en support. Le site d’étude est déjà bien connu et utilisé, ce qui est un plus pour la faisabilité du projet. A terme, la poursuite du projet sur plusieurs années, et l’échantillonnage sur d’autres sites en France ou à l’étranger, ou des collaborations, pourront améliorer la pertinence des résultats obtenus notamment en ce qui concerne les effets des changements globaux.
1 Chiapusio et al, 2018. doi: 10.1007/s10886-018-1023-4